L’Atelier de l’Île vous invite à la troisième édition de TRAVERSE : l’estampe en art actuel. Un événement qui permet aux arts imprimés d’être diffusés, réfléchis et déployés dans les Laurentides. Traverse favorise la rencontre des différentes formes d’expression artistiques et leur dialogue avec les arts d’impression, stimule l’interaction entre les différentes disciplines et permet de tisser des liens entre le public, les artistes et leurs oeuvres.

Cette troisième édition aborde la thématique du territoire et du vivre ensemble dans ses réalités physiques, culturelles et émotionnelles. À travers leurs oeuvres, les artistes proposent des pistes de réflexions par des approches en art relationnel et/ou contextuel qu’ils ont ensuite traduites par une technique propre à l’art imprimé. En encourageant l’interdisciplinarité, l’Atelier de l’île concrétise sa volonté de stimuler l’avancement des pratiques de l’estampe en art actuel.

L’Atelier de l’Île est un centre d’artistes qui soutient la recherche, la création et la production en art imprimé. Par une approche interdisciplinaire et des moyens innovants, il participe à l’évolution de l’estampe et à son positionnement en art actuel.

En tant qu’unique centre d’artiste dans les Laurentides, l’Atelier de l’Île est un lieu de travail, de recherche et de rencontre essentiel à la communauté artistique de la région. Des artistes provenant de toutes disciplines et qui sont à différentes étapes dans leur carrière y transitent depuis plus de quarante-cinq ans.

Mon thème s'inspire d'un article du New York Times de 2017 relatant l'ouverture du musée commémoratif du 228 à Taïwan.  Le musée présente de nombreuses photographies et lettres des victimes et de leurs descendants.  L'une des photos montrait un éducateur exécuté portant le nom de famille de ma famille, originaire de mon village natal de Linbian.  Les membres de ma famille et l'équipe de recherche du musée ont confirmé par la suite que mon grand-oncle et peut-être d'autres membres de ma famille avaient été exécutés ou avaient perdu leurs documents pendant l'ère autoritaire de la Terreur blanche.

Alors que la société canadienne dévoile les tombes d'enfants non marquées qui ont été redécouvertes dans les pensionnats, j'ai été envahie par des émotions brutes que je n'avais pas ressenties depuis mon enfance.  Grâce à mes expériences de collaboration avec des artistes des Premières nations en Colombie-Britannique, la bourse m'a donné la motivation et la force d'explorer l'histoire de ma famille.  Avec le développement de la Commission Vérité et Réconciliation de Taiwan et du Canada, j'utilise ma pratique artistique pour traiter le traumatisme intergénérationnel et commémorer mes ancêtres.  Nos peuples ont en commun la recherche de la vérité: sans vérité, il n'y a pas de justice transitionnelle, et sans elle, il n'y a pas de réconciliation.

Taïwan a été soumise à la loi martiale entre 1949 et 1987 par le parti nationaliste chinois (Kuo Min Tang, ou KMT), qui a opprimé et exécuté des milliers de Taïwanais au cours de cette période.  La transition de Taïwan vers la démocratie a largement commencé en 1991, avec la première élection directe d'un président en 1996.  En 2016, la présidente nouvellement élue Tsai Ing-wen a annoncé son intention de créer une nouvelle commission "Vérité et réconciliation" chargée de documenter, de préserver et d'éduquer le public sur les atrocités commises pendant la période de la loi martiale.  Ma famille fait partie des nombreuses personnes qui ont perdu des membres de leur famille à cause de ce régime autoritaire et brutal.

L’Atelier de l’Île remercie ses partenaires, le Conseil des arts et des Lettres du Québec, le Conseil des Arts du Canada et la Municipalité du village de Val-David.